Du questionnement à l'avidité,

**Lecteur** **Identité** : Salade

Spoiler:

Le talent. Une notion qu’il n’a jamais compris, une notion pourtant qu’il l’envie. « D’où est-ce que le talent vient ? Comment est-ce possible ? Pourquoi untel, et pas moi ?» Des questions auxquels il n’eut jamais de réponse, des questions qui trottent sa tête dure, vêtue d’une carapace de poil noirs taillés court ; vêtue de deux yeux ni trop écarté, ni trop rapproché, survolés de sourcils assez gros, rapprochés l’un de l’autre donnant l’impression d’un mono-sourcil bien que la séparation entre les deux soit claire; vêtue d’un nez légèrement déformé, partant légèrement vers la droite ; vêtue d’une bouche aux lèvres assez pulpeuse ; vêtue d’une barbe à premier poil qui fait croire à une continuité de sa chevelure ; sa tête typée arabe qui inspire le dégoût chez certains, de la peur chez d’autres.

A chaque son sortant d’une guitare, d’un piano, à chaque frappe de pied qui file se faufiler dans une lucarne, à chaque série de jetée de bras donnant issue à de multiples panier d’au-delà de la ligne des trois points, à chaque page qu’il lit, à chaque parole d’un sage qu’il entend, il fixe l’auteur de cette merveillosité. On remarque de l’admiration dans ses yeux. Il rêve d’être l’un d’eux, des rêves qui lui semblent sans espoir : il a beau essayer de tirer sur les cordes d’une guitare, presser une touche d’un quelconque piano, abattre un ballon d’un coup de pied, expulser le ballon dans un panier avec toute la précision dont il dispose, griffonner des mots avec l’espérance que ceux-ci s’enchaînent sans contresens, s’inspirer de certaines philosophie pour avoir la sienne, sans succès.

Il n’a pas de talent, ce jeune enfant de seize ans et deux tiers. Ce n’est pas ce manque qu’il le dérange. Il ne comprend pas. L’incompréhension. L’essai de trouver une réponse en vain. Le début d’un futur désespoir s’il ne se reprend pas. Mais grâce à je-ne-sais-quoi de miraculeux, il dispose de la faculté de rester heureux quoi qu’il arrive. En vérité, il a conscience des maux que subissent des peuples. Des fatalités qui, bien qu’il devienne le plus misérable des hommes dans son pays, lui resteront en mémoire. Il se sent donc interdit de se plaindre. A quoi cela lui servirait-il de toutes manières ? Des plaintes ne changent pas des courts de la vie, comme des larmes ne résolvent pas des problèmes, comme des cris n’éloignent pas des menaces.

Depuis un certain temps, il se concentre sur l’écriture. C’est là où il se sent le plus à son aise. C’est là où il pense en tirer quelque chose. Et bien que cela peut lui paraître fou, c’est bel et bien un artiste : il créé ou il crève. Il s’acharne, mais il écrit. Il s’acharne, mais donne vie à ses écrits. Il s’acharne, mais pour le bien de son esprit. Il se confie, il vide ses pensées. Il cherche de l’aide, de la protection. Il ne cherche pas à partager ses souffrances, non, il cherche à plonger les gens dans cette dimension parfois délaissé et qui est pourtant si importante. S’évader, détacher ses pieds de la surface de la terre pour pouvoir s’évaporer telle l’eau d’un large océan. Parfois pour prendre conscience de certaines beautés de la planète lorsqu’il l’admire d’un autre angle, parfois pour prendre conscience des actes nauséabonds dont nous sommes responsables.

Alors oui, il n’est guère du niveau d’un Aloysius Bertrand. C’est une évidence. Mais chaque écrivain à son propre style, et c’est là toute la beauté de l’écriture. En ce qui le concerne, il n’est qu’un héritier des mots qui lui ont été transmis depuis le début des temps. Il essaie de les coordonner de la manière la plus parfaite pour exprimer ses pensées.

Il écrit car il a cette avidité intarissable d’écriture.

**Traître** **Identité** : PAP55TV **Grade** : Traitre

Un jolie texte.

**Traître** **Identité** : Vekox **Grade** : Iniziato

Magnifique.